jeudi 17 juin 2010

Beurre de karité

Cette semaine est notre dernière semaine au Mali. Nous avons travaillé lundi, mercredi et jeudi. Certaines en ont profité pour faire des gardes de 24h et voir comment le tout se déroulait. Mardi, nous sommes retournées à Siby, visiter la fabrique de beurre de karité. C'était très intéressant et très impressionnant comme procédé. Tout est fait à la main. Aucune machine. C'est très long et elles (car ce sont toutes des femmes) en fabriquent très peu à la fois. 3 kilos de noix de karité = 1 kilo de beurre. Voici un site qui explique toutes les étapes de fabrication auxquelles nous avons pu assister : http://www.sheabutter.org/FrShea/fabricationartisanale.htm
Nous avons littéralement dévalisé le magasin. Il ne restait plus de produits après notre passage !!

En ce qui concerne notre dernière semaine de travail, cela a été très agréable pour la plupart. On en a profité pour échanger certaines adresses courriel et pour prendre des photos avec les gens qui ont été significatifs durant ce court séjour.

Il ne reste plus que 2 jours avant de se revoir. Nous commençons à avoir hâte même si nous adorons notre voyage ! N'oubliez pas de nous apporter des vestes ou chandails s'il fait froid, car nous ne somme plus adaptées à la température du Québec et nous risquons d'être malades s'il fait 20 degrés et moins! :-)

mardi 15 juin 2010

Bonne fête!

Je tiens à utiliser le blog pour souhaiter :

JOYEUX ANNIVERSAIRE À LINDA!

Maman, je t'adore! Je te serre dans mes bras dès mon retour. Que cette journée soit à la hauteur de la maman extraordinaire que tu es!

Catherine xxxxxxxxxxxxxx

Samedi et dimanche

Le réveil fut plutôt matinal, car le soleil nous a ébloui dès 5h du matin sans compter le chant du coq et le bruit des ânes et des chèvres. Mais quel bonheur de voir le paysage s'étendre sous nos yeux à notre réveil! Dès 7h30, nous avons escaladé la montagne pour aller voir les maisons qui y ont été bâties à même le rocher. Pour ceux que ça intéresse, sur ce site, le peuple dogon y est abordé  : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dogons
Nous avons par la suite été voir une chute près d'un cours d'eau et d'une montagne. Je me répète, mais c'était splendide. Nous avons repris le car pour nous rendre à Ségou. Encore plusieurs heures de route nous attendaient. Nous avons soupé dans un petit resto avec des musiciens. Nous y avons mangé un spaghetti, mais ici ce n'est pas le spaghetti de chez nous. Il y avait des pâtes, de la viande sec et du fromage fort! Vive les différences de culture haha ! Cela cause des surprises parfois. Nous nous sommes couchées tôt encore une fois.

Dimanche matin, nous nous sommes dirigées vers le port de Ségou pour aller voir les Potières de l'autre côté de la rive. Nous avons donc pris une pirogue. Quel bonheur! 2h au total à naviguer sur le fleuve Niger! De l'autre côté de l'île, nous avons vu comment les pots de Ségou étaient fabriqués et c'est vraiment très impressionnants de voir tout le travail que les Maliens peuvent accomplir de façon manuelle. Tout est fait à la main. Aucune machine. Nous sommes par la suite revenues. Nous avons en chemin vu des crocodiles en cages. Michelle a eu très peur quand le croco a rugit et a bondi dans sa cage. Je vous jure, c'était impressionnant. Nous avons fait quelques emplettes au marché du village puis nous sommes revenues à Bamako après 6h de route! Pour souper, nous nous sommes fait plaisir, nous sommes allées chez Amandine, le resto européen pour manger de la pizzaaaaaaaaaaa! Dodo tôt, travail demain matin!

Mopti-Pays Dogon

On se réveille à 8h ce matin. Nous avons visité Mopti. On a commencé par visiter la vieille ville. Le guide nous a parlé du peuple qui y vit : les Peuls et nous avons pu monter sur les toits des maisons pour y admirer le magnifique paysage. Par la suite, nous sommes allées voir la grande mosquée, qui est assez impressionnante. On dirait un immense château de sable. Nous avons fait une petite escale au marché, ce qui a fait bien des heureuses car nous avons pu faire quelques achats et les prix étaient plus bas qu'à Bamako!  En fin de visite, nous avons été voir le port de Mopti, ce que l'on surnomme la "Venise malienne". C'est vraiment magnifique. Nous avons pris des pirogues et avons navigué quelques minutes sur le Niger, question d'essayer. J'en perds mes mots. Nous avons par la suite été dîner dans un petit resto avant de faire encore un peu de route pour se rendre au Pays Dogon. Les paysages étaient à couper le souffle, le sable et les montagnes à perte de vue. On a même vu un châmeau! C'était magique. Je n'arrive pas à décrire plus, les photos éventuelles vous montreront l'ampleur du paysage. Le chauffeur nous a déposées près de la mosquée et nous avons marché jusqu'au petit village qui nous a accueilli pour la nuit. Nous avons eu la chance de dormir sur les toits des maisons (de la malchance pour d'autres!) à la belle étoile. C'était superbe! Certaines ont même vu des étoiles filantes. On a vraiment bien dormi, il y avait un petit vent qui rendait la température adéquate. Seul hic de la nuit, un petit exfoliant naturel gratuit (notre ami le sable) qui est passé à travers nos filets avec le vent. Mais, c'est si peu en comparaison de cette belle expérience.

10 juin

Jeudi matin, nous nous sommes levées tôt car nous avions beaucoup d'heures de route à faire pour nous rendre au premier village visité. Bien sur, certaines filles ont pris le rythme malien donc nous avons eu du retard. Nous avons pris le car, avec les valises installées sur le dessus! Le bus pas très confortable nous a mené à un restaurant pour dîner après plusieurs heures de route. Nous y avons mangé du poulet (extra maigre!) avec des frites et quelques légumes. Nous sommes ensuite reparties pour plusieurs heures de route (9h au total pour la journée) afin de nous rendre à notre hôtel aux environs de Mopti. Nous avions des chambres climatisées, wow ! Best night ever!! Pour souper, c'était poisson ou steak avec quelques légumes. Nous nous sommes couchées tôt, car nous allions visiter Mopti le lendemain.

dimanche 13 juin 2010

Retour de notre fin de semaine

Bonjour à tous,
nous sommes revenues de notre périple ce soir vers 21h. Nous avons bien aimé, pour la plupart. Malheureusement, l'internet ne fonctionne plus à l'hôtel et je suis dans un cybercafé donc je serai brève. Tout le monde va bien. Nous recommençons à travailler demain et nous allons visiter une fabrique de beurre de karité mardi.

Je ne sais pas quand est-ce que je pourrai poursuivre le blogue, mais dès que je peux, je le fais.

On pense à vous xxxxx

mercredi 9 juin 2010

Facebook

Avant mon départ, on m'avait donné le mandat d'expliquer à Marie, à Arouna ainsi qu'à Drissa comment fonctionne facebook. Je croyais que ça allait être facile. ERREUR!

#1 L'internet au Mali = 0
#2 On a ici des débutants en informatique
#3 Facebook est compliqué, trop compliqué pour eux.

1h30 plus tard, alors que nous n'avions pas vraiment progressé, j'ai abandonné.
Je suis à la recherche d'une meilleure solution pour communiquer sous forme de clavardage et ce, FACILEMENT!

Si vous avez des idées, n'hésitez pas!

Semaine de travail

Cette semaine, nous avons travaillé lundi, mardi et mercredi, car demain nous partons pour Mopti, le Pays Dogon et Ségou jusqu'à dimanche soir. Donc, nous ne pourrons pas vous donner de nouvelles d'ici là.

En ce qui concerne notre semaine de travail, Josianne, Vanessa et moi avons eu la chance de s'occuper d'une patiente sidéenne en phase terminale âgée de 25 ans. C'est toute une expérience. En fait, Solyne l'as trouvé en fin de semaine dans la salle des indigentes (une salle où l'on retrouve les gens les plus pauvres) par terre sur le ciment. Elle doit peser 50 livres tout au plus. On ne lui avait donné ni à manger ni à boire. Elle est recouverte d'escarres du côté où elle était couchée dans cette salle. Alors, comme les soins étaient déficients, Solyne l'a faite transférer en chirurgie dans un lit et a demandé notre aide pour les pansements, ce que nous avons faits. Vous devriez voir dans quel état elle est. Les médecins ne font rien, on dirait qu'ils veulent la laisser mourir. Certains refusent même de la nourrir et de l'hydrater quand nous ne sommes pas là. Elles nous demandent, vous imaginez. C'est pas tout, les médecins refusent de lui donner de la médication pour la soulager. Ils disent qu'elle ne souffre pas ! C'est pas ce qu'on voit nous. Qui sont-ils pour juger alors qu'ils ne la regardent même pas et qu'ils ne l'examinent pas non plus? Tout ce que nous souhaitons, c'est que cette patiente puisse mourir dans la dignité et sans souffrir. Eux, ils veulent lui donner des anti-rétroviraux, médicament pour le SIDA avec énormément d'effets secondaires. Le médecin m'a même dit que même si elle était dans le coma, qu'il lui insérerait un tube naso-gastrique et lui injecterait... Dans quel monde vit-on? Cela dit, nous nous efforçons de la rendre la plus confortable possible, de la nettoyer, de panser ses plaies, de lui porter assistance et soutien, même si elle ne parle qu'en bambara. Ce matin, nous lui avons crémer les jambes avec du beurre de karité pour les hydrater un peu. On espère que les gens en prendront soin cette fin de semaine, mais on en doute... C'est tellement triste de respecter si peu les gens. Cela semble pourtant être la réalité à l'hôpital dans lequel on travaille.

dimanche 6 juin 2010

Dimanche au marché

Aujourd'hui, nous nous sommes levées tôt pour aller faire quelques achats au marché avec Arouna et Marie. Certaines filles sont par contre restées à l'auberge pour se reposer. Au fait, vous n'avez jamais vu de vendeurs aussi harcelants de votre vie. S'ils ne vendaient pas d'aussi belles choses, on ne serait pas allées. Mais les achats en valent vraiment la peine. Je vous dis, les attroupements se forment très vite autour de nous et les bagarres sont fréquentes entre vendeurs pour nous soutirer notre argent en nous offrant les meilleurs prix possibles. Ce fut une matinée fatiguante. Par la suite, nous sommes revenues à l'hôtel déposer le tout, pour ensuite aller au supermarché acheter quelques aliments dont nous avions envie (un sac de chips sel et vinaigre pour moi, entre autres, afin d'arrêter de casser les oreilles des autres filles du groupe. J'en parle juste depuis 1 semaine non-stop!) Malheureusement, le supermarché était fermé. C'est dimanche et nous avions oublié. Alors, nous avons mangé de la soupe Lipton ! Oui, oui ! Je vous dis que les filles étaient contentes parce que ça a fait vraiment du bien. Au cours de l'après-midi, quelques filles sont allées voir des artistes maliens faire de la musique près de la commune 6, d'autres sont allées au Cybercafé pour tenter de joindre leur famille, l'internet étant ici très lent et d'autres sont restées à l'auberge pour se reposer.

Dodo time de bonne heure ce soir, car retour au travail tôt demain matin ! Bonne nuit !

Siby

Hier, nous sommes allées visiter une ville non loin de Bamako, environ 1h de route. Nous avons utilisé le véhicule scolaire de Mme Bâ en échange d'un petit montant, ce qui nous a facilité la tâche puisqu'on est un groupe de 12. De plus, 2 personnes se sont jointes à nous pour ce petit périple d'une journée : Arouna et Hugo, un étudiant français qui loge au même endroit que nous. Nous avions pour but de partir à 9h, mais ... On est au Mali ! Donc, le chauffeur est arrivé à 10h et devinez quoi? Il n'avait pas d'essence. C'est rendu une habitude ici. Finalement, à 10h20, on est en route pour Siby.

Lorsque nous sommes arrivés là-bas, nous avons découvert un paysage splendide. Enfin, de l'air frais et de la verdure. Wow! Nous avons trouvé notre guide qui nous a fait visiter quelques endroits tels que : l'arche de Kamandja qui a nécessité une petite randonnée pédestre en hauteur. Certaines ont dû se rendre à l'évidence qu'elles ne sont pas en forme! La vue d'en haut était vraiment superbe, photos à l'appui. Nous avons par la suite visité des fourneaux traditionnels et nous avons également vu une grotte logée dans une montagne qui servait à cacher femmes et enfants en temps de guerre.

Nous avons également bien ri au cours de la journée concernant les différences linguistiques. Les expressions québécoises et françaises sont complètement différentes ! Je pense par exemple à un mot aussi simple que pogo qui au Québec consiste en de la nourriture et en France c'est une forme de thrash dans un spectacle, vous voyez le genre?! On lui a également appris les jurons, bien malgré nous, en perdant patience en début de journée à cause du chauffeur qui nous a fait attendre... 

Par la suite, nous voulions aller dîner. Mais l'endroit où nous sommes allés nous a indiqué qu'il y avait 2h d'attente pour la préparation et ce pour des frites et du spag... On a laissé tomber. On a préféré revenir à l'hôtel et attendre le souper. Il était quand même déjà 2h PM.

Plusieurs se sont endormis dans l'autobus en revenant. Fatigue, quand tu nous tiens!
En soirée, nous avons relaxé et nous nous sommes couchés à une heure raisonnable contrairement à d'autres, qui se sont couchés à 8h AM pour sortir ! Haha! Pas une fille du groupe, rassurez-vous. Notre invité français d'aujourd'hui plutôt !

samedi 5 juin 2010

Visite scolaire

Hier le 4 juin, nous avons pu dormir un peu plus, car nous allions visiter l'école primaire et l'école des infirmières de Mme Ba un peu plus tard dans l'avant-midi. Donc, nous avons pris l'autobus scolaire pour nous rendre à destination. Nous avons visité toutes les classes, de la première à la 6e année. Les enfants sont si beaux, si souriants. Ils nous saluent tout le temps. On se sent comme des vedettes avec eux. Ils nous apportent beaucoup. "Toubab! Toubab! Photos! Photos!" C'est ce qu'ils nous crient. Toubab veut dire blanc. C'était vraiment une belle école, chaque année avait sa classe, avec un tableau et des bancs pour s'asseoir et chaque élève avait son uniforme. Par la suite, nous sommes allées visiter l'école d'infirmières qui est très similaire en fait de structure à celles des élèves du primaire. Il n'y avait pas beaucoup d'étudiants, car ils sont en période d'examens.

Et puis, il y a eu la fin des classes des enfants, notre plus beau moment de la journée ! Ils ont courus vers nous. Tous voulaient nous toucher, nous saluer, se faire prendre en photo avec nous. Ils étaient une cinquantaine et tout ça a dû durer au moins 1h. Nous étions si heureuses parmi eux. Tellement heureuses que les gens avec qui ont dinaient à l'école des infirmières ont dû venir nous chercher pour le dîner car nous voulions rester dans la rue avec ces enfants!

Nous avons dîné et discuté de la culture malienne, certains points ont heurtés nos valeurs : polygamie, la soumission des femmes, l'autorité des hommes, l'excision et j'en passe. Sauf que c'est normal, nous sommes habituées à une toute autre culture. Nous les respectons tout autant même si nous n'approuvons pas toujours ! Ils ont eu la gentillesse de répondre à toutes nos questions. Une valeur par contre est ressortie avec laquelle nous sommes d'accord. C'est la famille. Ici c'est tellement important, vous n'avez pas idée. Tout tourne autour de cela et c'est très impressionnant. Chacun aide son prochain peu importe à quel degré il se retrouve dans la famille et peu importe l'ampleur de l'aide à recevoir. Ils donnent tout ce qu'ils peuvent.

En soirée, nous étions supposées sortir avec les Français qui logent à notre auberge, mais nous ne les avons jamais trouvé au lieu indiqué, donc nous sommes allées danser un peu dans un bar qui s'appelle "Kou d'Frein" avec des médecins de la commune 5. Nous étions bien entendu trop tôt, car ici ça commence à 2h AM jusqu'à l'aube... Mais on s'est quand même bien amusées. Ça fait du bien de s'éclater une fois de temps en temps.

Au fait, on mange bien la plupart du temps, même si c'est très gras ici. D'ailleurs, on a goûté à un plat qui se nomme : riz au gras. Est-ce que ça vous donne le goût?! :-) 

jeudi 3 juin 2010

Plus que 10 étudiantes...

On a attendu plusieurs jours avant de vous l'annoncer, mais une fille a quitté le groupe pour retourner au Québec. On préférait attendre qu'elle soit revenue chez elle et qu'elle soit prête à l'annoncer avant de vous le dire. Marie-Eve a éprouvé des problèmes de santé qui nécessitaient des soins spécialisés. Il était donc mieux pour elle de revenir !


Marie, on espère que tu vas mieux. On pense à toi ! xxxxxxxxxxxx

Noms maliens !

Voici les noms maliens que l'on nous a donnés :

Michelle : Awa Togola
Valérie L. : Kadja Touré
Valérie S. : Jenaba Camara
Catherine : Fanta Camara
Mélissa : Mariam Issaïta
Isabelle : Mahi Coulibaly
Marie : Animata Guindo
Stéphanie : Fatoumata Kamisoko
Caroline : Oumou Diango
Pierrette : Mme Traouré
Josianne : Fifi Keïta
Vanessa : Fanta Diarra
Marie-Eve : Djeni Ba

Accouchement

L'internet est très difficile d'accès ici et c'est pourquoi je n'ai pas eu les impressions de chacune sur leur milieu, mais Valérie Lavigne a pu faire son tout premier accouchement cette semaine, un petit garçon et elle en est très fière !

Dure réalité à l'urgence

Les urgences du Québec et les urgences au Mali, c'est complètement différent. Ici, les gens sont vraiment pas pressés. C'est long avant qu'ils agissent. Ils disent qu'ils sont débordés et fatigués, mais ils passent leur temps en pause. Aussi, en 1 semaine, j'ai pu comprendre comment ils fonctionnent réellement. En fait, si c'est une personne âgée, on m'a expliqué qu'on ne se presse pas pour la sauver, car au Mali, on ne prend pas soin de cette classe d'âge. C'est un choix de société m'a-t-on expliqué. Ces gens sont maigres, dénutris et on les laisse mourir. Les maisons de retraite ou les CHSLD n'existent pas. De plus, si la famille n'apporte pas de vêtements et que ceux du patient sont souillés, on ne le lave pas tant qu'il n'a pas de nouveaux vêtements. Dans le cas que j'ai vu, c'est une jeune fille de 12 ans, qui a attendu pour se faire opérer. Diagnostic : Péritonite. Temps d'attente : plus de 48h. Pourquoi? Ses parents sont morts et sa grand-mère n'a pas les moyens de payer. Elle va probablement mourir et elle le sait. C'est elle qui me l'a dit. Oui, 12 ans seulement et elle en est consciente. Le comble de cette situation : elle vomit sans bon sens et on ne veut pas la laver. On la laisse sur sa civière, démunie, sans famille à son chevet. Je lui ai parlé, mais je me sentais tellement impuissante. J'lui aurais bien payé tout ça, mais ici ça ne finirait jamais, ils sont tous comme ça. Le lendemain, j'ai vu un autre cas qui m'a bouleversé. Un enfant encore, 7 ans seulement. Accident de moto. Personne ne respecte le code de la route au Mali et beaucoup en paient le prix. Vous auriez dû voir l'état de sa jambe, enfin ce qu'il en restait. Les os étaient cassés et sortis de leur emplacement tout comme la chair. Je sais c'est cru de dire cela, mais c'est ma réalité à l'urgence. Heureusement, il était inconscient. Donc, pendant l'instant que cela a duré, il n'a rien senti. J'ai demandé au médecin ce qu'il comptait faire. Il m'a dit qu'ils allaient suturer!! Je savais bien que c'était impossible. Ce matin, il était amputé. On m'a dit que sa vie était finie et qu'il devra quêter pour manger,  car il ne pourra pas avoir de travail. De plus, les techniques sont tellement abhérrantes qu'on sait en regardant certains patients qu'ils vont compliquer. C'est pas agréable du tout. Mais, si l'on voit la chose positivement, il y a beaucoup à aller chercher de cette expérience. Les gens sont démunis, sans ressource et ils sourient alors que nous on a tout et on se lamente. Les soins que l'on reçoit au Québec sont plus qu'excellents! Également, les employés sont très gentils avec moi et sont très intéressés à ce que je leur dis. Ils m'intègrent beaucoup à leur équipe. J'ai pu faire énormément de soins. Oui, c'est difficile, mais c'est une expérience très enrichissante à tous les points de vue.

Néonatalogie selon Michelle

Aujourd'hui, je me suis dirigée avec Marie vers la commune 5 afin de rencontrer le pédiatre de la place. Rendue sur place après 30 minutes de marche, il nous a accueilli dans son beau bureau avec air climatisé. Il m'a envoyé au département de néonatalité, enfin. Le département est minuscule, les mamans entrent sans rendez-vous pour faire examiner leur nouveau-né. Ils leur donnent de la vitamine K, des gouttes dans les yeux, ils prennent leur température, les lavent lorsqu'ils viennent de naître, ils traitent la jaunisse, l'hypothermie à l'aide d'une lampe chaufante. Les techniques sont semblables au Québec, je n'ai pas trop été dépaysée de ce côté. Par contre, ils font les injections dans les petits avec les plus grosses aiguilles que nous pouvons avoir ... AYOYE BOBO!
Les parents doivent aller acheter TOUT le matériel dont le personnel a besoin pour effectuer les soins aux nouveaux-nés : gants, pansements, médicaments, seringues, aiguilles ... WOW!
Après mon dîner, une partie du personnel était étendue sur les lits du département, deux autres sages-femmes étaient endormies la tête sur le bureau ... Une seule sage-femme ''travaillait''. Les patients continuaient de consulter .... Personne ne disait rien. WOW, on ne verra jamais cela au Québec ...

Pour ma part, je vais rester à la commune 5 à la place de l'hôpital Gabriel-Touré. Au moins, j'ai pu voir ce que j'attends depuis 3 jours !

Semaine de Caroline

Lundi, j'ai commencé a la clinique privée qui est située à 5 minutes même pas de notre auberge. J'ai observé pour la première journée comment ils procédaient à la vaccination : injection, transfusion et j'ai meme assisté une césarienne. J'étais bien contente d'y participer, je me suis occupée du petit bébé suite à la césarienne avec l'infirmière et j'ai bien aimé. J'ai même pu le prendre et ils ont pris une photo :) Par la suite, une autre Malienne était en travail. Je suis restée pour aider la sage femme, mais elle était dilatée seulement de 3 cm alors j'ai quitté, car il était rendu 17:00 et je ne voulais pas revenir à la noirceur. Finalement, elle a accouché à 20:33.


Mardi, je me suis encore occupée du bébé de la veille et j'ai donné deux vaccins, mais c'était pas très occupé !

Mercredi. je prenais les paramètres des enfants avant leur consultation avec le pédiatre.

Jeudi, j'ai donné des médicaments IV et installé des cathéters à des petits enfants.

mardi 1 juin 2010

Force des femmes maliennes vue par Mélissa

Aujourd'hui, j ai vécu un choc culturel. J'ai assisté à des soins effectués auprès des femmes enceintes et sur le point d'accoucher. J'ai été surprise de voir la banalisation de la souffrance à laquelle les femmes maliennes n'ont pas droit. Elle doivent se montrer fortes en tout temps. Un seul gémissement est perçu comme une insulte et une marque de faiblesse. Ces femmes accouchent donc sans analgésique et sans dire un mot. La peur ne doit pas être perçue.
De plus, l'intimité est inexistante pour la femme qui accouche. Celles-ci sont couchées sur des lits, dans des pièces sans porte et tous avons accès. Nous pouvons être 6 alentours d'elles et discuter de son corps, son ventre, son uterus, ses seins.....Rien à voir avec l'éthique professionnelle du Québec. Rude journée riche en émotions!

Psychose du voyageur

J'ai oublié de vous parler de la psychose du voyageur. Oui, oui, vous avez bien lu! Une fille en a été atteinte lors  la première semaine ici. Alors, qu'on dormait toutes paisiblement (ou presque), j'entends crier dans la chambre d'à côté. Je me lève et je vais voir. Il devait être autour de 4h AM. En effet, c'était Valérie L. qui disait qu'il y avait plein de sang dans son lit. Sauf que lorsqu'elle a allumé la lumière, il n'y en avait pas !! Mais, elle en était si sure qu'elle a demandé à ses 2 acolytes de refermer la lumière, parce que ça paraît plus la lumière fermée, imaginez-vous ! J'peux vous dire qu'on l'a trouvé bien drôle celle-là. :-)

** Au fait, je commence à arriver à mettre des photos à raison d'une par jour sur le blog, j'ai commencé par les anciens messages pour illustrer la journée. Vous y jetterez un oeil !

Première journée vue par Michelle !

Ce matin en arrivant, Catherine est venu avec moi afin que je puisse rencontrer le chef de l'unité de néonatalité. Malheureusement, personne au rendez-vous et les gens n'avaient pas l'air de savoir vraiment ce qu'il se passait ni ou le chef pourrait bien être. J'ai donc suivi Catherine a l'urgence où j'ai vu des choses vraiment pas propre dont des fractures du tibia où les membres du personnel replacent le membre atteint ... sans anesthésie et ces mêmes membres du personnel dire à cette même personne de se taire parce qu'elle gémissait ... WOW! Sans compter, des bruits de craquements qu'on ne voudrait pas entendre... Vraiment je ne peux décrire ce que ça me fait vraiment. Les frissons m'ont passés dans le dos. Cet après-midi, nous avons appellé Marie afin qu'elle m'aide face à mon problème de disparition de chef d'unité. Nous avons fait TOUS les départements de l'hôpital où les gens nous envoyaient afin que nous puissions trouver le responsable ... sans succès :( Demain je vais peut-être pouvoir voir ce fameux département :) ... On croise les doigts :)

Urgence à Gabriel-Touré

Hier avait lieu ma première journée de travail. Je raconte la mienne, puisque les autres ne m'ont pas envoyé leurs impressions encore. Cela devrait suivre sous peu. En ce qui me concerne, le chauffeur de Mme Bâ est venu nous prendre ce matin, Michelle, Josianne, Vanessa et moi dans un beau VUS climatisé, la joie ! Il nous a pris en retard bien sur et n'avait pas d'essence. Donc, avec le trafic, nous sommes arrivées à 8h10 alors que nous commençons à 7h30..Michelle et moi avons tenté de trouver le chef d'unité de son département, sans succès. Alors, elle est venue avec moi à l'urgence. Un coup là-bas, il y avait le rapport entre la nuit et le jour et il se donne au chevet de chacun des patients. Cela dure 1h-1h30. Les dossiers et les profils se trouvent également au même endroit. Par la suite, comme je n'avais pas de superviseur, on m'envoyait un peu n'importe où voir comment ça se passait et on m'a tout de suite demandé de commencer. Le hic, c'est que les techniques d'ici sont complètement différentes des techniques de chez nous et on ne me les expliquait même pas! On me gueulait carrément après pour que j'exécute toutes sortes de tâches alors qu'eux allaient regarder la télévision dans une salle climatisée. Oui oui, vous avez bien lu. J'avoue avoir été un peu découragée et avec raison. De plus, certaines de leurs techniques sont complètement inadéquates. Il faut mentionner que chacun des patients doit payer pour tous les soins et le matériel qu'il reçoit donc les ressources dont on dispose sont minimales. Ainsi, une même aiguille peut servir pour une prise de sang, une injection, une préparation d'antibio sur un même patient. Par chance, pas sur des patients différents !! Également, l'aspect humain n'existe pas. Une femme qui avait probablement une fracture s'est fait immobilisée la jambe à froid et n'avait pas le droit de crier ou de gémir, sinon on lui disait de se taire ou pire encore, au Mali, on menace les femmes de les frapper si elles expriment leur douleur. Les employés riaient également de moi parce que je prenais mon temps pour les pansements et que je ne réutilisais pas une même compresse question d'éviter une infection. Ce fut donc une journée assez rude. Marie a demandé au chef d'unité que je sois jumelée à une même personne toute la journée et j'avoue que ce serait mieux, car à l'hôpital les gens ont vite appris mon nom si vous voyez ce que je veux dire...

Soirée surprise

Il est maintenant venu le temps de voir raconter notre super soirée où nous étions supposées avoir une fête de bienvenue et apprendre à danser dans un endroit pas trop loin de notre hôtel. Vous ai-je dit qu'il ne faut jamais se fier à un Malien? Alors, comme je le disais, nous nous sommes préparées pour aller danser et Arouna nous avait donné rendez-vous à l'hôtel à 20h. Mais comme vous vous en doutez, il est arrivé à 20h45... Nous avons fait la connaissance du Dr. Raymond. À ce moment là, un sotrama était sensé venir nous prendre, cependant cela n'a pas été possible et nous avons dû marcher jusqu'à lui. Les filles en sandales l'ont regretté !! Arrivés à l'endroit prévu, le sotrama s'est fait arrêté par la police, car il avait un phare de brûlé, mais comme il y avait des blanches en tenue de soirée dans le véhicule, il nous a laissé aller. De plus, la porte ne se fermait même pas, par chance, le policier n'a pas vu ça. Nous avons parcouru une bonne partie de la ville de Bamako (30 min!!) avant d'arriver dans un endroit qui nous semblait sinistre. Nous nous demandions vraiment ce que nous faisions là. C'était un genre de resto-bar. Nous avons donc bu chacune boisson, sans alcool, rassurez-vous (liqueur/eau) et Arouna nous a invité à danser. Il nous a montré le balani et le chilili. Oubliez ça, le balani c'est trop difficile. On dirait le moonwalk de Michael Jackson, version africaine. Le chilili ressemble à nos danses en ligne. Comme on travaillait le lendemain, nous ne sommes pas revenues trop tard, surtout que nous avions 30 minutes de transport à faire. On a dû s'arrêter, car le deuxième phare était brûlé !! Puis, finalement, nous sommes arrivées à bon port. Ce fut le dodo pour tout le monde.