mercredi 9 juin 2010

Semaine de travail

Cette semaine, nous avons travaillé lundi, mardi et mercredi, car demain nous partons pour Mopti, le Pays Dogon et Ségou jusqu'à dimanche soir. Donc, nous ne pourrons pas vous donner de nouvelles d'ici là.

En ce qui concerne notre semaine de travail, Josianne, Vanessa et moi avons eu la chance de s'occuper d'une patiente sidéenne en phase terminale âgée de 25 ans. C'est toute une expérience. En fait, Solyne l'as trouvé en fin de semaine dans la salle des indigentes (une salle où l'on retrouve les gens les plus pauvres) par terre sur le ciment. Elle doit peser 50 livres tout au plus. On ne lui avait donné ni à manger ni à boire. Elle est recouverte d'escarres du côté où elle était couchée dans cette salle. Alors, comme les soins étaient déficients, Solyne l'a faite transférer en chirurgie dans un lit et a demandé notre aide pour les pansements, ce que nous avons faits. Vous devriez voir dans quel état elle est. Les médecins ne font rien, on dirait qu'ils veulent la laisser mourir. Certains refusent même de la nourrir et de l'hydrater quand nous ne sommes pas là. Elles nous demandent, vous imaginez. C'est pas tout, les médecins refusent de lui donner de la médication pour la soulager. Ils disent qu'elle ne souffre pas ! C'est pas ce qu'on voit nous. Qui sont-ils pour juger alors qu'ils ne la regardent même pas et qu'ils ne l'examinent pas non plus? Tout ce que nous souhaitons, c'est que cette patiente puisse mourir dans la dignité et sans souffrir. Eux, ils veulent lui donner des anti-rétroviraux, médicament pour le SIDA avec énormément d'effets secondaires. Le médecin m'a même dit que même si elle était dans le coma, qu'il lui insérerait un tube naso-gastrique et lui injecterait... Dans quel monde vit-on? Cela dit, nous nous efforçons de la rendre la plus confortable possible, de la nettoyer, de panser ses plaies, de lui porter assistance et soutien, même si elle ne parle qu'en bambara. Ce matin, nous lui avons crémer les jambes avec du beurre de karité pour les hydrater un peu. On espère que les gens en prendront soin cette fin de semaine, mais on en doute... C'est tellement triste de respecter si peu les gens. Cela semble pourtant être la réalité à l'hôpital dans lequel on travaille.

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